Bleu Désir.
Vingt-septième jour du troisième mois de l’an 28, Val-de-L’Est.
« Merry ! Merry ! »
Perchée dans son arbre, Merry Ann observait son village. Willem, le petit voisin, s’agitait sous son arbre sans la voir. Il plissait les yeux en râlant alors que la blonde se faisait le plus discret possible.
« Merry ! »
Cette fois, il allait faire venir tout le village si il criait ainsi. Avec douceur, elle descendit en laissant les pants de sa robe remonter légèrement sur ses hanches, dévoilant ainsi des dessous blancs. Elle avait, depuis toujours, invoquer le désir et la beauté et ses parents la considérait comme une fierté. En effet, il y avait de quoi. Merry possédait de longs cheveux blonds presque qui ondulaient jusqu’à sa petite poitrine, un visage anguleux qui dévoilait deux parfaites petites pommettes roses et deux grands yeux d’un bleu glacial. Elle avait, dans son regard, la douceur et la malice que beaucoup enviaient. Doucement, elle se dressa derrière le petit brun, tendant une main vers lui. Et, alors qu’elle lui toucha l’épaule avec la plus grande douceur, il sursauta en hurlant.
« Tu me cherches ? »
Un petit rictus se dessina sur le visage de Willem quand il découvrit le sourire moqueur de Merry. Elle se tenait, mains sur les hanches alors que un des pants de sa robe ne cachait même plus ses bas de soie blancs. Très lentement, il s’approcha, jusqu’à ce que ses doigts puissent courir sur le tissu blanc. Il avait environ dix-sept ans et Merry avait toujours invoquée plus qu’une simple amie pour lui. Seulement, les menaces du père de la blonde l’avaient toujours tenu à distance et il n’avait jamais osé faire plus que l’aider à se rhabiller si besoin est. Willem laissa donc ses doigts s’aventurer sur le long de la cuisse de la blonde jusqu’à ce qu’il puisse redescendre le pant de sa robe. Merry avait toujours sus se servir de son corps pour obtenir ce qu’elle voulait, elle était belle et elle le savait mieux que personne. La belle Ann avait toujours eu un caractère de diva, elle avait toujours fait ce qu’elle voulait et qu’importe le prix. Si elle devait agiter ses bas devant un parfait inconnu, elle le ferait.
« Oui, ton père est rentré. »
Le père de Merry était un riche vendeur de textile, il partait souvent pour de très longs voyages de sorte à ramener des textiles plus beaux les uns que les autres. La mère de Merry était une couturière. Elle tenait une boutique au village dans laquelle elle vendait de nombreuses robes. Pour autant, le visage de la blonde fut ébloui d’une joie et d’un soulagement mêlés alors que vivement elle scrutait autour d’elle. Elle attrapa les pants de sa robe avant de partir à toute allure vers la maison. Merry courait pieds nus mais cela ne la rendait que plus rapide. Ses cheveux blonds tapaient dans son dos comme une cascade d’or alors qu’elle arriva vers la grande bâtisse qui était leur. Doucement, elle poussa la porte.
« Père ? »
Elle referma derrière elle avant d’entrer dans le salon. La pièce semblait vide et quelque chose était repliée en boule dans un coin. Très lentement, et avec une grâce féline qui était sienne, elle se déplaça à travers la pièce. Quand elle fut plus proche, elle put distinguer un manteau de fourrure ainsi qu’un homme prostré dans ce petit coin sombre. Merry s’abaissa à sa hauteur, tendant une main vers ce qui semblait être un bras.
« Père… ? »
La masse trembla à ce nom, grognant même un peu. Merry se laissa tomber sur les fesses, clignant plusieurs fois des yeux alors qu’elle tendit à nouveau la main vers la « bête ».
Aussi rapidement qu’un animal, l’homme lui tint le bras, l’immobilisant sans la moindre force. La blonde déglutit, son petit sourire n’était plus de rigueur en ces moments là. La bête se dressa au dessus d’elle, grognant légèrement alors qu’il lui tenait toujours le bras. Ses yeux, deux rubis embrasait était plus ceux d’un monstre que d’un humain.
« Asher ! N’importune pas ma fille veux-tu ? »
La voix puissante du père de Merry fit trembler cette dernière alors que le fameux « Asher » la lâcha dans un petit rire. Ses cheveux noirs ondulait le long de ses tempes alors que la blonde n’avait qu’une envie, passer ses mains dans la belle chevelure noire de l’inconnu. Ce dernier tandis une main vers elle qu’elle saisit avant de se retrouver face à son père.
« Merry, je te présente Asher. Asher, voilà Merry »
Toujours contre l’imposant torse d’Asher, Merry observa son père. Une étrange balafre barrait son visage en le rendant que plus sévère. Ses habits de cuir étaient devenus une puissante armure de maille et une grande épée trônait en son dos.
« Tu avais raison Al’, elle est aussi belle que tu l’avais dit. »
La voix de l’homme était entre le rire et le chuchotement. Mielleuse à l’oreille de Merry alors que celle si frissonna entre ses bras en détournant les yeux. Doucement, Asher l’embrassa dans le cou tout en dardant de la langue contre l’une des veines présente en ce dernier. Dans un souffle rauque, Merry interrogea son père :
« Père… ? Puis-je avoir des… Mh… Explications ? »
Asher la lâcha dans un petit rire alors qu’elle s’éloigna en pantelant, la bouche pâteuse. Elle n’était pas certaine de pouvoir encore tenir longtemps debout mais quand bien même elle resterait contre un mur. Un large se dessinait sur la face de son père alors que Merry s’aperçu le sang présent sur ses vêtements.
« Al’ tu ne lui a pas dit ?
- Pas dit quoi ?
- Quelque chose…
- Qu’es ce qu’il n’a pas dit ?! »
Merry était à la fois désespérer et furieuse c’était une chose rare chez elle mais possible. Asher se planta devant elle, un large sourire aux lèvres. Il laissa courir ses doigts sur la dentelle de la robe bleue en soie alors que ses doigts s’arrêtèrent sur le lacet qui tenait la robe fermée. Très lentement, il s’approcha de son oreille, murmurant d’une voix mielleuse alors qu’il commençait à détacher sa robe en dévoilant son corps pâle.
« Je vais vous le dire jolie princesse… »
Vingt-septième jour du troisième mois de l’an 34, Val-de-l’Est. (Soit, six ans plus tard.)
Merry observa par la fenêtre le village encore endormi. Les arbres se balançaient légèrement alors que les habitants dormaient bien à l’abri des tueurs et autres loups qui rodaient. La blonde était devenue une tueuse hors pairs mais surtout une parfaite menteuse. Comme son père, elle cachait un terrible secret. Elle avait apprit, six ans plus tôt, que son père gagnait sa vie en tant que mercenaire et non comme vendeur de textile comme il le faisait croire. La belle blonde se souvint du soir ou elle l’avait appris, une nuit mouvementée lors de laquelle elle avait commit son premier meurtre. Merry avait tué Asher d’une façon qui étonna même sa victime. C’était devenue tout un art et son corps lui servait à beaucoup. Ses beaux yeux et son physique parfait l’aidaient à tuer de sorte que même les femmes lui cédaient leur dernier souffle. Elle avait toujours sus qu’elle attirait les hommes, c’était un fait. Elle les attirait comme la viande attire le loup. Merry avait apprit l’art de séduire et quand enfin elle se retrouvait dans le lit avec sa victime, ce n’était sans aucun mal qu’elle le tuait. Son père l’appelait « Bijou » car elle était sûrement le plus bel atout dans sa manche. Elle était devenue mercenaire et entretenait avec elle un solide mensonge que ses beaux yeux aidaient à faire gober. Son doux visage n’était jamais contrarié par le mensonge, il était toujours aussi magnifique. Doucement, Merry s’observa dans le reflet des vitres, son regard d’un bleu glaciel était encore plus beau et ombrageux qu’avant. Elle savait qu’avec son corps elle pouvait se mettre en poche plus d’une personne et elle comptait là-dessus pour avancer.
« Un bijou qui ne brille pas n’est pas un bijou mais une simple babiole. »
